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ACTUALITÉS GEM2024-04-11

Le ZAN, catalyseur d’innovations pour les acteurs du territoire !

Temps de lecture : 9 min

En 2024 à GEM, la question complexe et controversée du ZAN est au cœur des solutions prospectives, élaborées par le Catalyseur des transitions territoriales – un dispositif pilote de réflexions et d’actions collégiales, porté par la chaire TeT de GEM. Pour rappel, l'objectif du ZAN, issue de la loi climat et résilience, vise à ralentir et compenser l'artificialisation des sols, en France, avec deux échéances majeures : diviser par deux le rythme d'artificialisation à l’horizon 2030, et atteindre la neutralité à échéance 2050.

Le groupe SAMSE, le groupe Cheval, les Notaires Associés, l’Etablissement public foncier local du Dauphiné (EPFL) constituent les nouveaux partenaires mobilisés au sein du Catalyseur des transitions (voir encadré), dont les activités s’avèrent particulièrement impactées par la problématique du ZAN. C’est ainsi, par exemple, que le ZAN impacte fondamentalement la profession de notaire, dont la tradition de gestion patrimoniale relève du bâti, alors que le foncier demeure la clé du ZAN. A ce titre, Thomas Plottin, notaire à Meylan et partenaire du Catalyseur des transitions, travaille à l’écriture d’un livre blanc, afin de sensibiliser la profession aux enjeux et aux opportunités du ZAN.

Place à l’intelligence collective !

« Le atalyseur des transitions territoriales réunit une « cordée » de professionnels diversifiés, représentatifs de l’écosystème, qui  dépasse largement le secteur de la  construction : Urbanisme, Organisation du territoire mais aussi Ruralisme et Biodiversité. Ils  partagent l’envie de préconiser des solutions novatrices et d’initier des actions qui répondent aux enjeux complexes du ZAN », souligne Delphine Gatti, responsable des programmes Innovation à GEM Labs à l’image du Catalyseur des transitions, et membre de la chaire TeT de GEM. 

De fait, « le ZAN coche toutes les cases des #wickedproblems (problèmes aux solutions complexes). La diversité des enjeux et des parties prenantes, le degré de complexité du ZAN, enfin, l’incertitude inhérente à son fonctionnement et aux effets produits par les solutions préconisées, font du ZAN une problématique hautement complexe à relever », note Delphine Gatti. Dans cette perspective, Mark Olsthoorn, professeur et chercheur à GEM, a mis en relief des approches académiques et  des outils d’analyse permettant d’aborder la complexité du sujet, qui s’appuie sur l’intelligence collective.

 

Créer l’émulation et « s’autoriser » à préconiser des solutions imparfaites

Créer l’émulation entre les parties prenantes, susciter la controverse (le conflit constructif) et capitaliser sur un socle de connaissances diversifiées afin d’envisager des solutions potentielles (et imparfaites !), constituent le cœur de la démarche dédiée aux wickedproblems.

« Les deux premiers ateliers consacrés au ZAN, organisés en décembre 2023 et mars 2024, ont donc porté sur l’analyse de la problématique du ZAN. (A quels enjeux répond le ZAN) ; Le second atelier a plus spécifiquement visé une exploration de la problématique selon son statut professionnel (collectivités, entreprises, notaires, urbanistes, associations de préservation de l’environnement…), et l’analyse des pratiques dans d’autres pays. Raphaël Languillon, chercheur et auteur de « La Sobriété foncière, évolutions et perspectives comparées France, Suisse, Angleterre et Japon », a nourri les débats. 

Au terme du second atelier, et parce que l’une des manières de travailler des problèmes complexes est de le décortiquer et de s’y atteler, pièces par pièces ; trois personae ont été définis, devant relever différents défis : un habitant se trouve confronté à la construction d’un immeuble de neuf étages devant son lieu de résidence ; l’élue d’une petite ville se voit confrontée à l’application du ZAN sur sa commune, enfin, un jeune entrepreneur, qui fait le choix d’implanter sa start-up en zone « détendue » plutôt que dans une zone urbaine en tension.

Eddie Mathiolon-Catanese-Redmanpremier promoteur immobilier certifié B-CORP a également apporté son témoignage sur son positionnement au regard du ZAN.
De même, deux projets prospectifs sur « Imaginer de nouveaux usages pour des infrastructures urbaines sans supprimer l’usage initial » ont été proposés par des étudiants pilotés par Hélène Michelenseignante-chercheure à GEM.

Ce dispositif de Catalyseur, porté par la chaire TeT de GEM, se poursuivra à travers deux autres sessions consacrées au ZAN, en juin et octobre prochains.

Les organisations participantes au dispositif du Catalyseur :

Partenaires et mécènes de la chaire TeT :
Algoé
Agence d'Urbanisme de la Région Grenobloise
Cluster Montagne
Département de l'Isère

Nouveaux partenaires et mécènes du dispositif Catalyseur : 
SAMSE
Groupe Cheval
Notaires Associés
EPFL du Dauphiné

Nouveaux partenaires associatifs / experts :
SCoT Région Grenoble
CEN Isère
LPO
Les Shifters

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