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ACTUALITÉS GEM2023-12-21

Interview : Fouziya Bouzerda, Directrice Générale de Grenoble Ecole de Management

vue generale grenoble, montagnes alentouirs

Temps de lecture : 0 min

Après un changement de direction, un Comex renouvelé et l’ouverture d’un campus parisien, Grenoble Ecole de Management (GEM) s’inscrit dans une nouvelle dynamique, confirmée par un portfolio académique modernisé. Propos recueillis par Victor Guilbert pour "Les affiches de Grenoble et du Dauphiné N°5180"

Quelle est votre feuille de route pour donner un nouveau souffle à GEM, depuis votre prise de fonction, en septembre 2022 ?

Photo de Fouziya BouzerdaF. B. En accord avec le conseil d’administration, j’ai souhaité réaffirmer l’ADN de Grenoble Ecole de Management, qui est assez unique dans le paysage des grandes écoles. En interne d’abord, nous avons lancé une réorganisation de l’école, qui fonctionne avec un budget annuel de 64 millions d’euros. Quand on promet de rendre nos étudiants agiles, il faut que nous ayons la même agilité. Sur le volet pédagogique ensuite, cette école – qui est née du besoin de son écosystème – doit rester une solution face aux enjeux du management, de technologie et de transitions. Cela passe notamment par davantage de formations hybridées avec d’autres organismes de l’écosystème grenoblois ; par des enseignements différenciants, comme notre spécialisation en matière de géopolitique, d’innovation ou d’économie durable, par exemple ; ainsi que par l’adaptation aux crises qui vont se multiplier et pour lesquels nos étudiants auront une capacité d’agilité pour transformer ces menaces en opportunités.

 

C’est dans cette dynamique que le portfolio académique évoluera en septembre 2024...

F. B. À la rentrée prochaine, GEM élargira son offre de formation avec le lancement de dix nouveaux Masters of Science (MSc), en complément des sept déjà existants. Il s’agit des MSc en digital marketing & data analytics, managing with data & intelligence, design & innovation management, energy business & climate strategy, management for sustainability transitions, sustainable financial management et pour finir le Msc management of sport and outdoor markets. En ouvrant ces nouveaux parcours, GEM s’engage fermement à garantir l’employabilité de ses étudiants via une approche pratique et axée sur le marché du travail et les métiers de demain. Dès la rentrée prochaine, nous étofferons également l’offre à destination des bacheliers en post-bac, avec la transformation du Bachelor in International Business (BIB) sur trois ans en Bachelor in Business Administration (BBA) sur quatre ans. Avec plus de périodes de stage et la possibilité d’une alternance, cette année de formation supplémentaire permettra davantage d’échanges à l’international.

Ne craignez-vous pas que le développement des bachelors fragilise le parcours par les classes préparatoires ?

F. B. Il ne s’agit pas du même cursus, ni du même public. Les bachelors sont très professionnalisants et s’adressent à des personnes qui n’aspirent pas à faire de longues études, ni à intégrer des classes préparatoires pour passer le concours des grandes écoles. Nous faisons le pari d’offrir une alternative de formation, sur des sujets hybridés, en adéquation avec les besoins du marché de l’emploi.

Quel est le poids des classements dans le pilotage académique d’une grande école ?

F. B. Déjà, nous pouvons nous féliciter d’excellents résultats dans les derniers classements. En octobre dernier, le Master in Management de GEM est ressorti en septième position parmi les meilleures business schools du monde du QS world university ranking 2024, grâce aux critères d’excellence académique, d’employabilité et de retour sur investissement. GEM réalise aussi une progression significative dans le classement EMBA 2023 du Financial Times. Les classements sont des indicateurs importants pour l’attractivité de l’école – dire le contraire serait se leurrer – mais une grande école ne se bâtit pas que sur des classements. Sa capacité d’innovation compte aussi. Les critères des classements ne tiennent pas forcément compte de l’ouverture sociale, de l’engagement sociétal ou de la préparation des étudiants aux transitions. L’enseignement supérieur a entamé sa révolution, les classements doivent aussi évoluer.

Les classements restent néanmoins essentiels pour l’attractivité des étudiants étrangers.  Comment GEM peut-elle continuer de se démarquer à leurs yeux ?

F. B. Un quart des 7 000 étudiants de GEM sont étrangers. L’école a toujours été très portée sur l’international en résonance avec l’écosystème grenoblois dans lequel gravitent beaucoup d’étrangers. Il n’y a donc pas d’oppositions entre le fait d’être ancré dans son territoire et d’être une école fortement ouverte à l’international. Par ailleurs, seulement la moitié de notre personnel administratif et de nos 150 enseignants est francophone. Cette dimension internationale est donc aussi primordiale dans chacune de nos six chaires de recherche pour confronter leurs travaux auprès d’une centaine de nationalités différentes. GEM fait d’ailleurs partie du 1 % des écoles mondiales à disposer de trois accréditations internationales (AMBA, AACSB et EQUIS). C’est une reconnaissance autant qu’un atout d’attractivité.

Plusieurs écoles de commerces françaises ont connu un cycle de rapprochement. GEM doit-elle prendre cette direction également ?

F. B. Je pense que ce cycle est terminé. L’effet de masse des business schools est très discuté dans le monde de l’enseignement supérieur et la taille n’est plus un avantage significatif, contrairement à l’agilité et la polyvalence. L’avenir de GEM se joue donc davantage sur un rapprochement avec une école qui lui permettrait d’aller plus loin dans l’hybridation des programmes, comme une école d’ingénieurs, pour être plus transversaux et multidisciplinaires dans la capacité d’innovation.

  • Mastères Spécialisés
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