Cycle 2 Projet 2
Du fait de l’urgence climatique mais aussi de la pression exercée par la société civile, les énergéticiens font évoluer leur raison d’être et doivent concrètement œuvrer en faveur de l’accélération de la transition énergétique. Cette raison d'être rassemble l'entreprise, ses collaborateurs, ses clients et ses actionnaires.
La transition énergétique - qui appelle au déploiement d’infrastructures de production, distribution et transport d’énergies renouvelables - nécessite aussi de repenser les territoires afin de faciliter leur réalisation. Rendre cet engagement possible demande d’imaginer de nouveaux modèles permettant de concilier performance technique et économique, mais aussi la désirabilité et donc l’appropriation par ses usagers et par les citoyens.
Intérêts et questions de recherche
Les transformations requises par la transition écologique requièrent des changements sociétaux (économie, environnement, etc.) qui doivent émerger dans le cadre d'un dialogue transdisciplinaire et d'une coproduction de connaissances de toutes les parties prenantes. L’objectif principal de ce projet est de co-construire de nouveaux business models facilitant l’appropriation des projets d’infrastructure énergétique en partenariat avec toutes les parties prenantes d’un dit projet.
Nous observons les réticences évoquées par les industriels ou énergéticiens au sujet du terme acceptabilité. Ces réticences sont par ailleurs alignées avec les propos de Monsieur Jolivet (Patrick Jolivet, Directeur des études socio-économiques à l’ADEME) qui indique qu’il est « temps de parler d’autre chose que d’acceptabilité sociale […] (terme qui selon lui) réduit la décision à un positionnement binaire entre « pour » et « contre » ». Nous souhaitons étudier comment les projets émergents doivent – pour réussir- inclurent « les valeurs et les intérêts, les contraintes individuelles et collectives ou encore les facteurs pouvant conduire à une meilleure adéquation des projets à la société. »
Pour se faire, nous étudierons les conditions de réalisation qui doivent prendre en considération la désirabilité et la faisabilité des projets que nous détaillons ci-dessous :
- Désirabilité : quels sont les intérêts, valeurs et impacts individuels et collectifs de toutes les parties prenantes au projet ? Et comment concilier les divergences individuelles et collectives ? Que doit-on mettre en place afin que chaque partie prenante valide/désire ledit projet ? Sur quelles valeurs doit-on agir en fonction des types d’acteurs et des types de projets ?
- Faisabilité : s’assurer ici de la faisabilité à la fois technique, économique et juridique du projet. Il a par exemple été démontré dans la littérature scientifique que l’acceptation (ou plutôt la non-acceptation) des projets représente un surcoût compris entre 10% et 33% (Jarvis, 20214).
- Une fois que la désirabilité et la faisabilité du projet sont identifiées, les conditions de réalisation porteront sur :
- les types de concertation qui doivent être mis en place ;
- ce qui explique l’échec de certains processus de concertation ;
- le type d’acteur qui doit prendre en charge cette concertation qui intègre les conditions de réalisation ;
- la réplicabilité de ces conditions de réalisation.
Méthode articulée en 4 temps
- Revue de littérature : pour identifier et comparer des nouveaux business models et leur co-construction permettant de faciliter l’interaction entre les porteurs de projets et les parties prenantes locales.
- Etude de cas : une ou plusieurs études de cas de projets d’infrastructures qui ont été abandonnés du fait de problème d’adhésion nous permettrons de comprendre les points de tensions et les raisons de l’échec.
- Pré-test en laboratoire (TIM Lab de GEM)
- Recherche action : en utilisant la modélisation d’accompagnement autour d'un ou deux défi(s) prospectif(s) d'infrastructure. La modélisation d’accompagnement est une méthode de recherche-intervention qui mobilise à la fois des méthodes d’animation de réunion et de formalisation pour accompagner la production de connaissances et des décisions collectives.
Groupe de recherche
Anne-Lorène Vernay est professeure associée à GEM en management stratégique. Sa recherche se focalise sur les nouveaux business model développés pas les entreprises du secteur de l'énergie en réponse à la transition énergétique et sur le rôle des business model dans les transitions durables.
Mark Olsthoorn est professeur assistant à GEM en statistiques et méthodes quantitatives. Ses recherches portent sur l’efficacité énergétique et les communautés énergétiques.
Carine Sebi est professeure associée à GEM en économie spécialiste du secteur de l’énergie. Elle coordonne la chaire Energy for Society. Ses recherches portent actuellement sur la co-création de nouveaux services énergétiques, les politiques publiques en efficacité énergétique et les communautés énergétiques.