
La réalité virtuelle (VR) est prometteuse dans le domaine de la formation médicale. Face à la difficulté que représente la formation sur des patients vivants, les programmes de réalité virtuelle offrent une opportunité unique aux étudiants en médecine de pratiquer et de résoudre des problèmes et des procédures complexes.
Grenoble Ecole de Management a conclu un partenariat avec l’Université Grenoble Alpes, l’Imperial College de Londres, Heidelberg University et la start-up Simango, afin de développer le premier programme de formation virtuelle permettant de contrôler les infections dans les salles d’opérations. De fait, le risque d’infections dans les blocs chirurgicaux est un problème sérieux et fréquent, qui menace la vie de millions de patients partout dans le monde.
« Avec environ 800 000 cas d’infections et 16 000 décès chaque année, en Europe, les infections, qui résultent d’actes chirurgicaux, représentent un enjeu majeur pour la santé. D’ores et déjà, ce risque peut être facilement pondéré par des mesures de contrôle adéquat. Une formation adaptée est essentielle à l’amélioration de la qualité du contrôle des risques infectieux, » explique Neva Bojovic, doctorante et membre de l’équipe de recherche de Grenoble Ecole de Management.
La réalité virtuelle rend possible une formation complexe en environnements risqués
Lors de la formation des étudiants à la prévention des risques d’infections dans les blocs opératoires, le premier enjeu repose sur le fait que les salles d’opérations sont des environnements étroitement contrôlés, dans lesquels il s’avère difficile d’organiser une formation pratique. « Les blocs opératoires sont des environnements complexes, et les étudiants en médecine nécessitent d’être préparés à relever de nombreux challenges. La réalité virtuelle offre une expérience d’apprentissage immersif, tout en éliminant les risques inhérents à la présence des étudiants dans les blocs opératoires, » ajoute Neva Bojovic.
A travers ce partenariat avec Simango, une start-up spécialisée dans le développement d’un procédé de simulation, fondé sur des outils d’apprentissage, l’objectif des établissements partenaires et des universités est de délivrer un programme de formation original et efficace, qui est à la fois attractif pour les étudiants et qui facilite leur processus d’apprentissage.
« Les nouvelles générations d’étudiants en médecine sont habitués aux nouvelles technologies. Ils sont ouverts à l’apprentissage à partir de méthodes innovantes, telle que la formation via la réalité virtuelle. Comme le processus de contrôle des infections est souvent sous-représenté dans le cursus de formation médical, ce partenariat fera d’une pierre deux coups, » explique Neva Bojovic.
Un vaste champ d’applications
La réalité virtuelle offre un excellent moyen d’assurer une formation dans tous les environnements à risques. Comme les blocs opératoires sont difficiles d’accès, ce programme de réalité virtuelle peut changer les règles du jeu. De plus, il peut être facilement adapté pour répondre aux besoins de différentes universités et de différents pays. « Plutôt que de se focaliser sur les erreurs, le programme va se centrer sur la création d’une expérience de formation immersive, amusante et mémorisable, ce qui encouragera la réussite des étudiants. Grâce à ce projet, les étudiants en médecine seront mieux préparés aux enjeux liés à la maîtrise des infections dans les salles de chirurgie, » conclut Neva Bojovic.