
Alors que la fusion entre les deux constructeurs automobiles vient d’être officialisée. Isabelle Chaboud analyse la stratégie de PSA et les tenants et aboutissants du rapprochement avec Opel dans un nouvel article de The Conversation.
Le 14 février 2017, jour de la Saint-Valentin, le groupe PSA a annoncé dans un communiqué de presse examiner avec General Motors, de nombreuses initiatives stratégiques visant à améliorer sa rentabilité et son efficacité opérationnelle, y compris une acquisition potentielle d’Opel/Vauxhall ».
Depuis, Carlos Tavares a rencontré des organisations syndicales et responsables politiques en Allemagne et au Royaume-Uni pour rassurer les parties prenantes craignant des pertes d’emplois. Les discussions sont toujours en cours. Aucun accord n’a encore été signé à ce jour mais suscite de nombreuses questions. Quelles sont les motivations de PSA sur ce possible rachat surtout dans la situation financière dans laquelle se trouve Opel ? Et une telle acquisition ne risquerait-elle pas d’avoir des conséquences indirectes sur les autres investissements et les autres challenges sur lesquels le Groupe doit se concentrer ?
Un groupe PSA en bonne santé financière en 2016
Après des années de difficultés financières qui ont conduit le groupe familial à ouvrir son capital au Chinois Dongfeng et à solliciter à nouveau la participation de l’État français en mars 2014, le groupe PSA a repris, plus vite que prévu le chemin de la croissance. Rappelons-le, en 2013, PSA avait essuyé une perte colossale de 2,3 milliards d’euros. En 2014, le Groupe affichait encore une perte de 706 millions d’euros mais dès 2015, PSA renouait avec les bénéfices avec un profit net, part du groupe, de 899 millions d’euros et en 2016 celui-ci progressait encore de 92 % à 1730 millions d’euros.
Les résultats financiers 2016 du groupe PSA annoncés lors de la conférence de presse du 23 février 2017 confirment le redressement spectaculaire du groupe tricolore depuis l’arrivée à la tête de PSA, en janvier 2014, de Mr Tavares, ancien numéro deux de Renault derrière Carlos Ghosn. À fin 2016, PSA a vendu 3,15 millions de véhicules pour un chiffre d’affaires de 54 milliards d’euros. Malgré une baisse de chiffre d’affaires de 1,2 % par rapport à 2015 (compte tenu des effets de change défavorables), PSA affiche une marge opérationnelle récurrente pour la division automobile de 6 %.
Il s’agit d’un record pour le Groupe et ce résultat atteste de son efficacité et de sa discipline à gérer les coûts. Le Groupe prévoit en outre d’augmenter son chiffre d’affaires de 10 % d’ici 2018. Plus important encore, grâce à un free cash flow en progression de 2,7 milliards d’euros par rapport à 2015, PSA dispose de 8,1 milliards d’euros de "free cash flow" cumulé depuis 2013 ce qui lui ouvre de nouveaux horizons.
Un groupe à l’écoute d’opportunités
Le 5 avril 2016, Carlos Tavares, Président du Directoire du Groupe PSA depuis le 31 mars 2014, avait dévoilé la feuille de route du Groupe avec le plan « Push to Pass » dont l’objectif principal était de mener le constructeur vers l’excellence opérationnelle. Dans ce plan, les messages clés étaient « Performance matters more than size » (la rentabilité est plus importante que la taille) et « Growth as a reward of job well done » (la croissance en récompense du travail bien fait). Mais, il convient d’ajouter que M. Tavares avait indiqué dès son arrivée chez PSA que lorsque le groupe serait en bonne santé financière, il serait toujours prêt à regarder les opportunités, ce qu’il n’a pas manqué de rappeler lors de la conférence de presse du 23 février 2017 par le biais de « Focus on Excecution and stay open to strategic opportunities ».
La question est de savoir ce qui peut motiver le groupe PSA à racheter Opel et surtout à quel prix ?
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