
Les dispositifs techniques censés réduire les efforts inutiles, aboutiraient à une taylorisation des gestes de la vie quotidienne. Dans une tribune de The Conversation Raffi Duymedjian se questionne sur les effets néfastes de la praticité.
« Un téléphone portable, c’est pratique mon bon monsieur. Imaginez-vous en panne au beau milieu de la cambrousse, ou bloqué au fin fond d’une crevasse en pleine montagne. On sait jamais ! ».
Le régulateur de vitesse, pratique ! La lumière qui s’allume par détecteur de mouvement, pratique ! Le ferme-porte, pratique ! Le terme « pratique » réunit à lui seul les arguments commerciaux les plus puissants, rendant toute preuve supplémentaire inutile. « Plus besoin de », madame, monsieur, le truc le fait à votre place, laissant alors tout loisir aux activités autrement plus intéressantes.
Or Platon, en son temps, nous avait déjà mis en garde contre ces dispositifs, ces pharmakon qui, présentés comme remède à un problème, cachent aussi la face sombre d’un poison. Observons à ce titre quelques exemples volontairement divers.