
Le numérique est souvent considéré comme un ensemble de technologies immatérielles, et de ce fait ayant un impact négligeable sur l’environnement. Mais, est-ce vraiment le cas ? Retour sur le dernier Jeudi CDOS de l’année 2022 organisé par la chaire Digital Organizations & Society de Grenoble Ecole de Management.
Le numérique raisonné, le numérique responsable ou encore la sobriété numérique sont autant d’expressions employées aujourd’hui pour désigner un usage réfléchi du numérique. Ce sujet qui tient particulièrement à cœur à GEM, en tant que société à mission, est également l’une des thématiques phares de la chaire Digital Organizations & Society qui tente à travers des conférences, événements et publications de faire prendre conscience au plus grand nombre des impacts du numérique sur notre environnement mais aussi sur notre santé physique et mentale.
Lors de cette conférence, Patrick Burger, Consultant Business & Transition chez Capgemini a débuté par un échange interactif autour des bénéfices du numérique.
Alors, quels avantages tirer du numérique ?
Parmi les avantages cités, la facilitation à la prise de décision, l’accès et le partage de l’information, le contact facile avec nos proches, le télétravail, le développement de technologie d’assistance, pour l’humain, la nature et la gestion des énergies renouvelables.
Patrick Burger souligne « qu’il n’y a pas que des côtés obscurs dans le numérique ».
il n’y a pas que des côtés obscurs dans le numérique
Paradoxalement, quels sont les impacts du numérique sur l’environnement ?
Un sondage de BVA Group et Digital Society Forum en date de mai 2019 montre que moins d’1/3 des Français soit 27 % se sent bien informé concernant l’impact du numérique sur l’environnement.
Quatre indicateurs permettent de mesurer l’impact de l’activité humaine sur la planète : le réchauffement global (gaz à effet de serre), l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables, la consommation d’eau douce potable et le coût de l’énergie primaire. L’indicateur le plus utilisé est celui sur le réchauffement global.
Au total, nous sommes cinq milliards d’utilisateurs d’internet en 2022 soit une augmentation d’environ 10 % par an.
« Si le numérique était un pays nous serions le 3e consommateur au monde après la Chine et l’Inde » relève Patrick Burger.
En effet, le numérique émet 3 à 4 % de gaz à effet de serre par an.
L’intervenant ajoute « Si nous ne mettons pas en place de plan de sobriété, en 2025, la part du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre mondiales dépassera celle de la voiture. »
Comment cette pollution numérique se répartit-elle ?
66 % de la pollution numérique provient des terminaux utilisateurs qui s’élèvent à 34 milliards dans le monde en 2019. Les équipements réseaux représentent quant à eux 19 % et l’usage des data centers 15 %.
Quels dangers pour notre santé ?
Parmi les différents impacts sur notre santé, nous observons une réduction de notre capacité d’attention. En 2000, l’attention moyenne était de 12 secondes. Cette dernière s’élève désormais à 3 secondes en 2022. D’autres effets néfastes sont observés : la fatigue oculaire, la perturbation du sommeil, la prise de poids (inactivité physique), etc.
Quelques bonnes pratiques à partager sans modération
L’objectif premier est donc de faire durer nos appareils numériques le plus longtemps possible et lorsqu’ils ne fonctionnent plus de les recycler dans les DEEE et de privilégier l’achat d’appareils reconditionnés.
En effet, pour fabriquer un ordinateur, il faut l’équivalent de 100 fois son poids en matières premières.
Privilégier également l’utilisation du wifi plutôt que le réseau mobile car un réseau mobile 4G impacte 20 fois plus la planète qu’un réseau filaire.
Nouveauté en 2023
Cette conférence était la dernière du cycle 2022. Dès janvier 2023, retrouvez les Jeudis CDOS tous les 3e jeudis de chaque mois hors vacances scolaires et jours fériés. De nombreux sujets vous attendent au programme : hygiène numérique, nouvel entrepreneuriat et streaming, surveillance / pouvoir / résistance et internet, biais cognitifs dans l’IA, etc.
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