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Mécénat de compétences : Jean-Marc Rollet, un manager détaché et engagé

Mécénat de compétences Jean-Marc Rollet, un manager détaché et engagé
Publié le
16 Décembre 2019

De 2017 à 2019, Jean-Marc Rollet a été détaché par Schneider Electric pour aider GEM à mettre en place la chaire Energy for Society. Cette expérience de « mécénat de compétences » couronnée de succès – la chaire a vu le jour début novembre - l’a enthousiasmé. Il la recommande vivement à tout cadre désireux d’élargir son horizon.

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Votre parcours professionnel vous prédestinait-il à participer à la création d’une chaire de recherche académique ?

Pas du tout. En 30 ans d’activité chez Schneider Electric, j’ai occupé des postes en R&D puis en marketing, dans des domaines variés : contrôle-commande nucléaire, domotique, transformateurs, solaire photovoltaïque… J’ai changé complètement d’environnement en rejoignant GEM, et c’était l’une de mes motivations : j’avais soif de nouveaux horizons.

En quoi consistait votre mission ?

En binôme avec Carine Sebi, professeur assistant à GEM et maintenant coordinatrice de la chaire, nous sommes partis d’une feuille blanche. Nous avons recensé les sujets traités par les chercheurs de l’équipe « Energie », nous les avons formalisés pour un public d’industriels, puis avec l’aide de la direction Corporate, nous avons contacté des partenaires potentiels et co-construit avec eux un programme de recherche.

Vue de l’extérieur, cette feuille de route peut sembler simple. Pourtant, il a fallu presque un an pour que des entreprises manifestent de vrais signes d’intérêt et deux ans pour aboutir. Le monde économique français se tourne peut-être moins spontanément vers la recherche académique que le monde anglo-saxon. Frapper aux bonnes portes, identifier le bon interlocuteur, définir des sujets de recherche qui motivent les décideurs prend beaucoup de temps.

Votre bureau se trouvait-il à GEM ou chez Schneider Electric ?

Je me suis installé pour deux ans à GEM pour être immergé dans cette nouvelle culture et multiplier les occasions de rencontres avec les chercheurs. J’ai pu discuter avec eux autour d’un café, ils m’ont invité à leurs réunions et à leurs séminaires, m’ont même demandé un jour de relire un projet d’article sur une technologie que je connaissais bien. J’ai été véritablement « détaché », ce qui correspondait à mon envie de changer d’univers.

Que vous ont appris les chercheurs ?

Dans l’industrie, on a souvent tendance à confondre chercheurs et consultants. Le consultant se focalise sur un sujet posé par son client et lui propose différentes réponses ou scénarios. J’ai découvert que le chercheur travaille bien différemment. Il étudie une thématique du présent ou du futur qui peut concerner de nombreuses entreprises. Il pose une hypothèse et cherche à vérifier sa validité à partir de données de terrain. Il adopte une posture de neutralité.

Pour autant, les chercheurs doivent publier régulièrement, ce qui leur impose des échéances et un rythme de travail soutenu. Ce ne sont pas des penseurs déconnectés des réalités.

De votre côté, que leur avez-vous apporté ?

De la curiosité, de l’enthousiasme pour cette mission, de la constance dans les contacts avec les entreprises et le suivi des processus de décision, parfois très longs. Et bien sûr, la vision et l’expérience de l’industriel : j’étais légitime pour leur dire que certains sujets de recherche devaient être reformulés ou ne retiendraient pas l’attention.

Vous recommandez le mécénat de compétences à d’autres ?

Absolument. C’est une chance de pouvoir s’offrir une parenthèse aussi riche et stimulante dans le cours d’une carrière. J’en parle autour de moi et chez Schneider Electric, nombreux sont ceux qui sont intéressés ! 

Lancée le 7 novembre, la chaire Energy for Society de GEM étudie les enjeux des nouveaux services énergétiques pour les entreprises et les citoyens. Comment les acteurs économiques coopèrent-ils pour les créer ? Comment introduisent-ils des produits et des chaînes de valeur durables, avec quelle adhésion des consommateurs ? Faut-il proposer des modèles de tarification innovants tels que le paiement à l’utilisation ? La chaire es soutenue par trois partenaires : Air Liquide, la Banque Populaire Auvergne Rhône-Alpes et Engie.

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