
Six ans après sa création par Grenoble Ecole de Management, la chaire Paix économique, Mindfulness et Bien-être au travail lance Les Trophées de la Paix économique le 14 mai 2019, à Grenoble. L’initiative mettra en lumière les actions de terrain qui expérimentent un changement de modèle au cœur de l’entreprise.
Entretien avec Dominique Steiler, titulaire de la chaire Paix économique, Mindfulness et Bien-être au travail, instigateur des trophées avec les partenaires historiques de la chaire de recherche.
Les Trophées de la Paix économique marquent une étape clé pour la chaire Paix économique, Mindfulness et Bien-être au travail, qui change de nom à cette occasion. Quels en sont les enjeux ?
Il existe au sein de la chaire de recherche une démarche visant la mise en commun de bonnes pratiques pour « mettre en marche » la Paix économique. Les dirigeants, partenaires de la chaire, mobilisés sur le terrain de la Paix économique, souhaitent aujourd’hui ouvrir, étayer et densifier un maillage d’entreprises. L’objectif des Trophées est donc de créer de nouveaux ancrages territoriaux, de nouvelles interactions à travers la mise en place d’une fédération d’entreprises. Aujourd’hui, cette communauté d’entreprises vise donc un effet multiplicateur, afin d’être moins isolées, plus dynamiques, plus visibles et influentes… Pour aller plus loin !
En quoi les Trophées de la Paix économique peuvent-ils être porteurs de sens pour les entreprises ?
Nous avons besoin – il faut l’affirmer haut et fort – d’entreprises et d’organisations publiques efficaces et pérennes qui contribuent pleinement à la vie sociale. Dans les organisations où elles sont déjà mises en œuvre, les dynamiques positives, fondées sur la Paix économique, génèrent un élan vers une amélioration de la santé, du bien-être et de l’engagement des personnes. Mieux encore, les travaux effectués dans ce domaine démontrent que ces entreprises améliorent leur compétitivité, leur performance et créent de la richesse au profit des acteurs économiques ET du développement sociétal. C’est pourquoi, il existe au sein de la chaire une vraie volonté d’accroître la visibilité nationale et internationale pour gagner en influence sur ces sujets.
Ces premiers Trophées mettront en exergue des processus d’amélioration en devenir, déployés par des organisations privées ou publiques, les deux années suivantes. Pourquoi ce choix ?
En effet, c’est d’abord l’intention, le cheminement et la dynamique collective vers le mieux-être et le bien commun qui seront récompensés. Ce n’est donc pas le résultat mais bien les moyens qui seront mis à l’honneur. Pourquoi ? Car le jury souhaite valoriser le chemin parcouru, une transformation qui est toujours en devenir. L’idée est donc que les entreprises candidatent comme n’importe quel porteur de projet en construction, accompagné par des chercheurs de la chaire, ou par un parrainage d’entreprises, membres de la chaire. Au terme des deux années, axées sur la conduite du projet, les entreprises se verront confirmées dans leur démarche en venant « raconter » au jury et au public présent ce qu’est un processus d’élaboration du mieux-être au sein des organisations dans la perspective d’un projet commun, porteur de sens partagé. Ne pas pointer le strict résultat évite aussi toute « récupération » du sujet dans une perspective de green washing…
Au total, dix prix, dont le Grand prix du jury, seront décernés sur les dimensions de la Paix économique – la personne, le management, l’organisation –, selon trois critères de taille des organisations : entreprises multinationales, ETI et PME/PMI, domiciliées en France.
En effet, les Trophées combinent tout à la fois une démarche pédagogique, via un accès direct aux chercheurs de la chaire, et le développement de bonnes pratiques en mode projet. L’idée est bien, à partir de l’existant, d’identifier les besoins, l’objectif de transformation et les moyens mis à disposition pour tendre vers le mieux-être commun et la performance.
Trois axes, et donc trois types de projets seront privilégiés : le développement de la dimension personnelle au sein de l’organisation, via la mise en œuvre de bonnes pratiques, orientées vers le bien-être, telle la Mindfulness… La question étant de savoir comment l’instauration de nouvelles pratiques influe sur la qualité des interactions humaines dans un écosystème économique.
La dimension collective ensuite, s’intéressera aux projets visant l’évolution interrelationnelle ainsi que les transformation de modèles managériaux tel que peut l’être le « servant leadership » - dont l’action est d’abord mise au service de ses collaborateurs.
Enfin, les projets centrés sur la dimension organisationnelle. Ils viseront – par l’épanouissement de l’une ou plusieurs parties prenantes internes ou externes –, à montrer comment l’entreprise peut avoir un impact bénéfique sur la société civile et/ou la nature.
Loin des « critères » d’évaluation classiques, ce sera d’abord l’ancrage des projets dans de plus grandes valeurs humaines qui sera observé, juste avant l’engagement de personnes positives et passionnées par un projet de transformation d’un monde du travail au service de la cité. Grâce au partage direct d'expériences intenses et souvent exemplaires, les participants trouveront des réponses à leurs préoccupations actuelles de pérennité, de progrès sociétal et d’efficacité économique.