
Le prix des énergies ne cesse de grimper depuis plus d’un an du fait de la reprise économique post-Covid dans le monde, de la guerre en Ukraine, des problèmes de maintenance sur le parc nucléaire en France, des conditions bioclimatiques défavorables (sécheresse, etc.). Dans ce contexte, le gouvernement a mis en place des mesures d’urgence valables jusqu’à fin 2022 pour réduire la facture énergétique.
Carine Sebi, Professeure Associée à Grenoble Ecole de Management et coordinatrice de la chaire Energy for Society, analysait dans les médias, cet été, les effets de ces mesures.
Les particuliers bénéficient du bouclier tarifaire par le gel des tarifs réglementés pour l’électricité (hausse des tarifs limitée à 4%) et le gaz naturel (gel des tarifs depuis octobre 2021). Et depuis mars 2022, le Gouvernement a également mis en place une remise de 15 centimes par litre de carburant.
Un appel aux économies
Les trois grands fournisseurs d’énergie EDF, Engie et Total lancent un appel aux citoyens pour réduire leur consommation de carburant, pétrole, gaz et électricité. Quelles sont les raisons de cet appel ?
La première permettrait d’éviter la pénurie. Comme un certain nombre de pays européens, la France rencontre de plus en plus de difficulté à être approvisionnée en gaz naturel provenant de Russie dans le contexte de la guerre en Ukraine. L’objectif : « agir dès cet été pour aborder l’hiver prochain [1] ». La France se donne pour objectif de remplir à 100% ses réserves de gaz dès l’automne prochain.
La seconde serait de limiter la flambée des prix qui est notamment liée aux tensions sur la demande et sur l’offre mondiale d’énergie. Pour le pétrole par exemple, la demande reste forte en période post-covid tandis que les capacités de production n’ont-elles pas augmentées. Sans compter que l’Union Européenne a annoncé début juin un embargo sur 90% du pétrole russe importé d’ici la fin de l’année.
Adapter nos consommations permettrait donc d’éviter la pénurie et de limiter la flambée des prix. Pour cela, le mot-clé est la sobriété afin d’enrayer une éventuelle fracture sociale. « Comme dans les années 1970, avec les deux chocs pétroliers, il n’y aura pas d’autres choix que de faire appel à la sobriété énergétique, insiste Carine Sebi, Professeure Associée à Grenoble Ecole de Management et coordinatrice de la chaire Energy for Society [2] ».
Un potentiel rattrapage en 2023 ?
Le bouclier tarifaire permettrait d’éviter une très forte hausse des prix de l’électricité (+45 %) et du gaz (+60 %). Mais que va-t-il se passer une fois terminé ? Carine Sebi indique « qu’on peut s’attendre en milieu d’année 2023 ou fin 2023 à ce qu’il y ait un rattrapage progressif du manque à gagner de l’Etat et des énergéticiens ». En effet, pour combler ce gel des tarifs, une hausse est à prévoir en 2023. Ce rattrapage pourrait être lissé sur deux ou trois ans.
Cet article a été rédigé fin juillet 2022, il ne tient donc pas compte des mesures gouvernementales à venir.
[1] https://www.tf1info.fr/economie/video-gaz-electricite-petrole-l-appel-au...
[2] https://www.leparisien.fr/economie/consommation/inflation-le-prix-du-car...