
Comment les étudiants de Grenoble Ecole de Management vivent le harcèlement et les violences au quotidien à l’Ecole mais aussi dans la rue, les transports, leur habitation… ? GEM a créé le baromètre « sexisme et violence envers les étudiants de GEM » il y a 3 ans à leur demande.
Cette année, le questionnaire a été rempli par plus de 25 % des étudiants de l’Ecole grenobloise (environ 800 répondants), tous programmes de formation confondus. Résultats, analyses et actions mises en œuvre pour enrayer le plus possible ce phénomène.
Un taux de harcelement ressenti inferieur a la moyenne nationale
Selon le baromètre Pros-Consulte 2018, 13,1% des salariés en entreprise sont victimes de harcèlement, agressions ou incivilités tandis que 9,8% des étudiants de GEM déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement ou de violences(s) dans au moins un des lieux qu’ils fréquentent régulièrement. « Le milieu dans lequel évoluent nos étudiants se rapproche plus du monde professionnel que du milieu scolaire. Nous avons pris en compte l’ensemble des signes de harcèlement - moral ou sexuel -, agression, incivilité ou remarque déplacée dont il nous a été fait part dans les réponses » explique Séverine Le Loarne, professeur à GEM à l’origine du baromètre. « Cela signifie que GEM est un ilot qui protège ses étudiants et leur permet de travailler plutôt sereinement ».
Un harcèlement majoritairement a caractère sexiste
80% des 9,8% d’étudiants qui se sont sentis harcelés sont des femmes qui ont subi des remarques en rapport avec leur physique. 44% d’entre elles ont décidé d’ignorer la situation. Cette stratégie d’évitement n’a pas évolué depuis la création de ce baromètre. « Nous devons donc continuer à sensibiliser l’ensemble des publics via la chaire FERE, le mouvement WoMen@GEM porté par la Direction de l’Ecole, et le collectif Ré@gir porté par les étudiants » poursuit Séverine Le Loarne. Outre les conférence et interventions au sein des programmes pour sensibiliser les étudiants, la chaire Femmes et Renouveau Economique (FERE) souhaite travailler sur un certificat « leadership au féminin » pour aider les étudiantes à faire valoir leurs idées, à prendre la parole en groupe, etc. « L’idée serait de contrebalancer « l’effet coq » que nous avons mis en lumière dans une recherche de la chaire FERE » développe Séverine Le Loarne.
Baisse du cyber harcèlement et retour du harcèlement verbal
Plus de 50% des étudiants qui déclarent avoir subi une violence à caractère sexuel l’ont subie de visu. Une nette évolution par rapport au baromètre 2018 où la cyberviolence primait. Le baromètre identifie principalement deux lieux de harcèlement : les regroupements d’étudiants (intra et extérieurs à l’Ecole) et les lieux de vie et de déplacement des étudiants (abords de l’école, résidence d’habitation, transports en commun, lieu de travail). La salle de cours, le corps professoral et le personnel administratif sont des lieux et des sources épargnés. GEM est heureusement loin du mouvement « paye ta fac ». « Nous intervenons en début d’année dans l’ensemble des programmes pour informer et prévenir les actes de harcèlement. Les règles en vigueur ont aussi récemment été ajoutées dans le règlement des études et le directeur des programmes l’évoque systématiquement lors de l’accueil des étudiants dans les auditoriums de rentrée » conclut Séverine Le Loarne.
La méthodologie
L’enquête est réalisée à partir de travaux de recherche menés selon les échelles de mesure du harcèlement sexuel et de la discrimination de genre. Elle vise à détecter les signes de harcèlement, répétés ou non, et à en mesurer l’évolution parmi la communauté étudiante de GEM, quels que soient le programme, la zone géographique et le niveau de formation. Le baromètre se présente sous la forme d’un questionnaire anonyme (seuls le sexe du répondant et le programme suivi sont indiqués) adressé chaque année au mois de mars, à l’ensemble des étudiants de GEM. Il permet d’aborder les thématiques suivantes : harcèlement sexuel, moral, en ligne, sexisme et rôle des parties prenantes et de GEM.
Selon ses résultats, il permet de proposer des solutions ou actions de sensibilisation. Les résultats de l’année précédente ont par exemple démontré le besoin de sensibiliser les étudiants sur les actions à mener en tant que futur manager pour lutter contre le harcèlement mais aussi sur les moyens de ne pas subir le harcèlement. Une équipe d’étudiants de l’Ecole accompagnée par la chaire FERE a notamment organisé une journée contre le harcèlement en avril 2019. Par ailleurs, le baromètre démontre que la notion de harcèlement est de moins en moins banalisée.
Pour retrouver les travaux de la chaire FERE sur le harcèlement et les discriminations au travail.
Pour en savoir plus sur Women[a]GEM.