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Covid-19 : les experts de GEM décryptent l’impact de l’épidémie #4

Covid-19 : les experts de GEM décryptent l’impact de l’épidémie #4
Publié le
16 Avril 2020

Grenoble Ecole de Management propose un 4ème numéro de ses points de vue d’experts sur les évolutions du monde engendrées par l’épidémie du Covid-19. Au programme cette semaine : communication, culture, adoption des innovations dans la santé, surveillance & numérique, relation client, confinement & enfants.

1. Communication : comment éviter dans le Coronasurfing ?

« Quand les grands principes de la com de crise rencontrent ceux de la com responsable Crise inédite, exceptionnelle, complexe, surréaliste, tragique… Tous les adjectifs ont été utilisés pour décrire la situation actuelle. Alors comment se positionner en tant que communicants? Et si, pour bien communiquer ici et maintenant, nous mêlions les codes de communication responsable à ceux de la communication de crise? Voici 15 idées pour tenter de communiquer « responsablement » aujourd'hui :

  • 1. Ne pas arrêter de communiquer mais rester digne et humble dans les messages.
  • 2. Informer l'interne en premier lieu et expliquer toutes les décisions prises par l'organisation régulièrement, avec idéalement un porte-parole unique.
  • 3. Communiquer utile : donner des informations simples, précises, porteuses de sens, et n'induisant pas en erreur les destinataires.
  • 4. Penser –plus que jamais - les personnes qui vont recevoir votre message sont peut-être en train de vivre des situations personnelles et professionnelles difficiles.
  • 5. Dire et prouver son engagement de marque avec des actes, pas que des mots et toujours en toute humilité. […] »
  • Lire la suite sur le site du Club des Communicants de Grenoble.Management

Annelaure OUDINOT, directrice Marque, Digital et Communication de Grenoble Ecole de Management, Administratrice de COM2Grenoble.

2. Covid-19 : La culture au soutien de la vie !

La culture est un trésor car elle aide à mieux vivre (J. de Romilly). Parfois même, elle aide à survivre ! Autriche, 2000. Un train transportant des skieurs prend feu dans un tunnel creusé dans la montagne. Quand ses portes s'ouvrent enfin, 150 personnes courent vers le sommet. Toutes périront. Douze seulement, suivant un homme qui leur criera de descendre, survivront, sauvées parce qu'il connaissait Archimède et savait que les fumées monteraient et les asphyxieraient. La crise du Covid-19 a engendré de graves dysfonctionnements. Dès le début, un livre aurait dû nous revenir en mémoire : La peste, d'A. Camus. Car tout y est de nos malheurs présents. Un exemple : « Le fléau n'est pas à la mesure de l'homme, on se dit donc que le fléau est irréel, c'est un mauvais rêve qui va passer. Mais il ne passe pas toujours et […] ce sont les hommes qui passent […] parce qu'ils n'ont pas pris leurs précautions. » Sans cet oubli, nos drames en furent moindres. Quand nombre d'étudiants se dispensent de savoir, il faudrait réhabiliter la culture dans les écoles, pour former de bons professionnels. Dans un roman, M. Boulgakov décrit un médecin préparant sa première intervention chirurgicale. Angoissé, il revisite ses livres de médecine. Finalement, l'opération réussit et, confusément, il sent que ses mains ont été dirigées par ses connaissances. L'expérience se répétera et, y songeant, il se dira : « Il faut lire, lire, toujours davantage lire. »
Par Yann Roche, expert en pédagogie à Grenoble Ecole de Management

3. Quand le gouvernement devrait supporter les innovations dans la santé

« Souvent les évènements catastrophiques accélèrent l'innovation dans des nombreux secteurs, dont la santé. Dans le cas de la pandémie actuelle du Covid-19, la plupart des pays se sont retrouvés en manque de ventilateurs et de machines complexes requises pour soigner les patients gravement malades. Un certain nombre d'initiatives fleurissent dans cette période pour justement combler ces lacunes (ré-orientation de la production de certaines usines par exemple). Pendant les deux guerres mondiales, les entreprises automobiles et de camions sont devenus fabricants de chars entre autre. Cette fois l'ampleur de la conversion sera beaucoup plus grande et le délai beaucoup plus court. Une solution possible pour répondre au besoin serait la coopération d'équipes de scientifiques et d'entrepreneurs à travers le monde pour des prototyper des à moindre coûts grâce à des technologies rapides et adaptées comme la fabrication 3D. Certains d'entre eux partagent généreusement leurs dessins. Mais pour permettre au personnel médical d'utiliser les meilleures innovations afin de traiter les patients rapidement et efficacement, il faudrait que les gouvernements et les autorités sanitaires adaptent rapidement leurs règlementations et leurs politiques d'achat. »
Michele Coletti, expert en systèmes d'innovation et développement durable, à Grenoble Ecole de Management

4. « Au temps du coronavirus, ces enfants confinés en ville : dans quelles conditions ? »

« Nous savons l'importance pour apprendre de disposer d'un espace à soi, dans un environnement calme. Nous savons aussi l'importance pour les enfants de pouvoir faire des pauses et se dépenser, jouer ou même rêvasser. Des enjeux très liés aux conditions de logement des familles, et qui en dépendent totalement en ces temps de confinement. Or, la situation matérielle de beaucoup de foyers est aujourd'hui critique. Alors que les élèves sont censés continuer leur scolarité à distance, Jean‑Michel Blanquer a estimé que les enseignant.e.s avaient perdu contact avec 5 % à 8 % des élèves. Si les instructions ont bien été reçues par les autres foyers, disposant d'un minimum de connexion numérique, cela ne signifie par non plus que leurs conditions de vie se prêtent à une paisible poursuite de leurs études. Une enquête menée dans la métropole grenobloise (permettant de nourrir la construction d'indicateurs de bien-être soutenable territorialisés) nous permet de cerner plus finement la situation dans laquelle se trouvent un certain nombre d'enfants aujourd'hui. Si ses résultats ne peuvent pas être extrapolés à d'autres territoires, ils font ressortir des questions qui se posent partout ailleurs, de manière plus ou moins marquée. »
a suite sur The Conversation.
Fiona Ottaviani, experte en économie à Grenoble École de Management (GEM), membre de la chaire Paix économique, bien-être au travail et mindfulness de GEM et membre la chaire Territoires en transition de GEM.

5. Covid-19 : la relation client, le grand défi des marques

« Alors que tout semble se figer avec la baisse de consommation imposée par le confinement, les marques doivent garder et entretenir leurs liens avec leurs clients. Elles pourraient même profiter de ce contexte pour réfléchir à des opportunités de développer des relations nouvelles en collaborant avec des artistes pour des solutions créatives impactant positivement leur image.
La gestion de la marque passe par une claire définition stratégique de son identité. Les modèles d'identité, comme par exemple celui de Kapferer (1992), incluent en particulier deux dimensions :  la culture (les valeurs qui guident les actions de la marque) et la relation (que la marque cultive avec ses clients). Ces dimensions sont mises en avant tout particulièrement dans ce temps de crise. Beaucoup d'entreprises agissent guidées par la valeur de solidarité (production de produits en lien avec la santé, même si ce n'est pas leur cœur de métier). Mais la solidarité se manifeste aussi quand les entreprises invitent des artistes pour proposer à leurs clients un partage de moments culturels. L'art est une expérience sensorielle, esthétique et émotionnelle qui favorise le bien-être psychologique. Mais le bénéfice n'est pas seulement pour les clients, l'attachement à la marque est aussi renforcé, c'est ce qu'on appelle « l'art infusion effect ».
Par toutes les rencontres et échanges que les consommateurs ont avec la marque, à travers ses produits bien entendu, mais aussi grâce sa communication ou son personnel, ils se construisent une image de la marque. A travers l'art, les marques peuvent non seulement améliorer leur lien avec leurs clients, mais aussi provoquer des effets additionnels favorables à la santé psychique. » La suite sur The Conversation.
Marianela Fornerino et Caroline Cuny, expertes en marketing à Grenoble Ecole de Management

6. Backtracking : comment concilier surveillance du Covid-19 et respect des libertés ?

« Divers États ont mis à profit les technologies numériques pour lutter contre la propagation du coronavirus. La Corée du Sud recourt par exemple à la géolocalisation des personnes malades via leurs téléphones portables. Pour s'assurer du respect de la quarantaine, la Pologne utilise quant à elle une application mobile reposant sur des selfies pris par les patients.
Ces dispositions ne sont pas sans implications sur la vie privée des personnes, et posent de nombreuses questions. Alors que le gouvernement français envisage lui aussi la mise en place de mesures basées sur la géolocalisation, le Défenseur des droits Jacques Toubon souhaite un débat public sur les libertés, pour que l'État de droit ne soit pas galvaudé.
L'occasion de faire le point sur les garanties juridiques qui encadrent actuellement la mise en place d'un tel dispositif sur le territoire national.
Ces dispositions ne sont pas sans implications sur la vie privée des personnes, et posent de nombreuses questions. Alors que le gouvernement français envisage lui aussi la mise en place de mesures basées sur la géolocalisation, le Défenseur des droits Jacques Toubon souhaite un débat public sur les libertés, pour que l'État de droit ne soit pas galvaudé.
L'occasion de faire le point sur les garanties juridiques qui encadrent actuellement la mise en place d'un tel dispositif sur le territoire national. » La suite à lire sur The Conversation France.
Nathalie Devillier, experte en droit & numérique à Grenoble Ecole de Management

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