
Mécène depuis 2013 de la chaire Talents de la transformation digitale*, Orange y puise de nouvelles connaissances sur notre comportement face au monde numérique. Une démarche qui complète ses efforts de R&D et son implication dans d’autres chaires. Interview de Didier Chaminade, délégué régional Alpes Orange.
Que venez-vous chercher exactement auprès de la Chaire, et que vous ne trouvez pas ailleurs ?
Il y a d’abord une différence de point de vue. La Chaire n’est pas portée par des équipes Orange mais par des chercheurs extérieurs, non influencés par la grille de lecture « maison ».
Il y a ensuite une différence de sujet. Nos équipes et nos autres chaires se penchent sur des sujets techniques : programmation, design d’interfaces, merchandising des boutiques, cybersécurité, santé et intelligence artificielle...
Mais il n’y a qu’à Grenoble que nous étudions la psycho-sociologie de l’individu face au monde numérique, sous l’angle des sciences de la cognition et avec une approche amont.
Arrivez-vous à exploiter une démarche aussi théorique ?
Oui, et nous l’exploitons en premier lieu pour nous-mêmes. Orange est une entreprise en transformation permanente qui doit s’assurer que ses collaborateurs s’approprient leurs outils numériques. C’est aussi une entreprise qui doit recruter, fidéliser, mettre ses relations sociales à l’heure du digital.
La Chaire alimente largement nos réflexions sur ces sujets. Nous avons par exemple réuni 40 DRH français et étrangers d’Orange pour leur présenter ses travaux.
Comment utilisez-vous les recherches de la Chaire pour votre business ?
Le fait que nos clients puissent à la fois venir dans nos boutiques et consulter nos pages web transforme en profondeur leur expérience. Ils ont davantage de choix, sont mieux informés mais moins fidèles. La Chaire nous aide à comprendre ce qui se joue pour eux, à gérer autrement les émotions qu’ils ressentent et à modifier notre posture : nous commençons à parler de « marketing sensoriel » pour décrire cette approche.
Là encore, le piège n’est-il pas de se perdre dans la théorie ?
C’est un risque mais nous y veillons. A l’occasion du Festival Transfo (lire ci-dessous), les grands patrons de notre marketing opérationnel et du réseau des boutiques se sont déplacés à Grenoble. Ils ont vu fonctionner le shop connecté de GEM, qui réunit un espace de vente physique et de multiples outils numériques d’aide à la vente, et je ne doute pas qu’ils soient repartis avec de nouvelles idées.